Le 21 janvier, le Sénat se penchera sur le volet « cohésion des territoires » du projet de budget 2025. Ce chapitre inclut, entre autres, les crédits destinés à MaPrimeRénov’, un dispositif phare pour soutenir la rénovation énergétique des logements. Déjà ramené à 2,5 milliards d’euros dans les prévisions pour 2025, contre 3 milliards en 2024, le budget pourrait subir une nouvelle diminution de 234 millions d’euros, selon les amendements soumis à l’examen des parlementaires.
Un contexte de coupes budgétaires pour maîtriser le déficit public
Créée pour encourager les particuliers à entreprendre des travaux d’isolation ou d’amélioration énergétique de leurs habitations, MaPrimeRénov’ a bénéficié d’un financement croissant depuis son lancement. Pourtant, face à la nécessité de réduire le déficit public, le gouvernement a été contraint de revoir à la baisse le budget alloué à ce dispositif.
Le 18 janvier, Le Parisien révélait que le ministère de l’Économie envisageait une coupe drastique de 700 millions d’euros dans le cadre de la maîtrise des dépenses publiques. Cependant, après arbitrage, l’amendement présenté en séance propose une réduction moins importante, de 234 millions d’euros.
Le gouvernement justifie cette baisse par plusieurs leviers. Tout d’abord, une loi spéciale, adoptée en fin d’année dernière, suspend le versement de MaPrimeRénov’ pour les mois de janvier et février. Cette interruption temporaire, combinée à des efforts d’optimisation pour lutter contre la fraude, permettrait de réduire les dépenses sans compromettre les objectifs globaux du programme.
Une dynamique budgétaire en dents de scie
La diminution prévue s’inscrit dans une tendance plus large de révision des budgets de MaPrimeRénov’. En 2024, le dispositif avait été doté d’un budget initial de 4 milliards d’euros. Cependant, pour répondre aux impératifs de réduction des déficits, le gouvernement de Gabriel Attal avait décidé en cours d’année de réduire cette enveloppe de 1 milliard d’euros, la ramenant à 3 milliards d’euros.
Pour 2025, l’exécutif a déjà anticipé une baisse importante des crédits alloués, ramenant le budget à 2,5 milliards d’euros. Cette nouvelle coupe de 234 millions d’euros viendrait donc s’ajouter aux ajustements déjà prévus.
Selon Jean-Baptiste Blanc, sénateur Les Républicains et rapporteur sur le logement, cette réduction est justifiée par une augmentation significative des ressources financières de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) au cours des dernières années. Chargée de gérer le versement de MaPrimeRénov’, l’Anah a vu sa trésorerie tripler depuis 2019. « Cet accroissement justifie un ralentissement des financements qui lui sont accordés », a-t-il déclaré. Par ailleurs, le sénateur pointe un rythme plus lent que prévu dans la mise en œuvre des projets de rénovation, ce qui expliquerait une sous-consommation des crédits disponibles.
Une opposition politique grandissante
Cette justification n’est toutefois pas partagée par une grande partie des sénateurs, qui dénoncent une décision aux conséquences potentiellement graves. Les critiques viennent de divers horizons politiques, incluant des communistes, des socialistes, des écologistes et des centristes. Tous jugent cette réduction budgétaire incompatible avec les ambitions affichées par le gouvernement en matière de transition énergétique.
La sénatrice communiste Marianne Margaté s’est notamment illustrée en déposant un amendement visant à augmenter le budget de MaPrimeRénov’ de 1,7 milliard d’euros. Cet ajout ramènerait l’enveloppe financière du dispositif à son niveau de 2024. « Les coupes budgétaires envisagées par le gouvernement sont un signal désastreux pour les ménages en situation de précarité énergétique, les professionnels du bâtiment et les particuliers qui souhaitent entreprendre des travaux », déplore-t-elle. Elle souligne également que cette réduction risque de nuire aux objectifs de rénovation énergétique que le gouvernement s’était fixés pour atteindre la neutralité carbone.
Les impacts attendus de cette réduction budgétaire
La baisse du budget pourrait entraîner des retards dans les travaux de rénovation, notamment pour les ménages les plus modestes, souvent prioritaires dans l’attribution de MaPrimeRénov’. En parallèle, les professionnels du bâtiment, déjà confrontés à une baisse d’activité dans certains secteurs, redoutent une diminution des commandes.
Les associations de lutte contre la précarité énergétique, elles aussi, s’inquiètent des conséquences de cette décision. En France, plus de 12 millions de personnes vivent dans des logements mal isolés, subissant des factures d’énergie élevées. MaPrimeRénov’ est considérée comme un levier essentiel pour améliorer leurs conditions de vie.
Un débat de fond sur les priorités budgétaires
Ce nouvel épisode reflète une tension récurrente entre les impératifs de maîtrise budgétaire et les objectifs de transition écologique. Si certains soutiennent que les économies réalisées sont nécessaires pour éviter une dérive des finances publiques, d’autres estiment que les enjeux climatiques et sociaux exigent des investissements à la hauteur des ambitions.
Le débat au Sénat pourrait être décisif pour l’avenir de MaPrimeRénov’ et, plus largement, pour la politique de rénovation énergétique en France.
En somme, la réduction du budget de MaPrimeRénov’ illustre les arbitrages complexes auxquels le gouvernement est confronté, entre la nécessité de maîtriser les finances publiques et l’ambition de mener une transition énergétique ambitieuse. Si les économies réalisées visent à réduire le déficit, elles risquent d’affaiblir un dispositif essentiel pour les ménages modestes, les professionnels du bâtiment, et les objectifs climatiques de la France.
Dans ce contexte, le débat parlementaire sera déterminant pour trancher entre des priorités budgétaires immédiates et des investissements nécessaires pour répondre aux enjeux énergétiques et sociaux de long terme. Ce choix reflétera la vision du pays en matière de transition écologique et de justice sociale, tout en ayant un impact direct sur des millions de Français. En tant qu’entreprise de rénovation énergétique, nous sommes engagés à fournir des solutions d’isolation de haute qualité qui soutiennent ces objectifs et contribuent à un avenir plus durable pour tous. Pour plus d’informations et bénéficier d’un diagnostic à domicile gratuit, n’hésitez pas à nous contacter au 01 60 77 22 22.