À partir de janvier 2025, les propriétaires de logements classés E devront, eux aussi, réaliser un audit énergétique, un document plus détaillé que le diagnostic de performance énergétique (DPE). Cette nouvelle obligation, en vigueur dans le cadre de la transition énergétique, pourrait entraîner une augmentation du coût de cet audit. Mais qu’en est-il précisément ? Et pourquoi une telle hausse est-elle envisagée ?
Une obligation croissante
Depuis le mois d’avril 2023, un audit énergétique est devenu obligatoire lors de la vente des logements qualifiés de « passoires thermiques », c’est-à-dire ceux classés F et G au DPE. Ce diagnostic permet de dresser un état des lieux détaillé de la performance énergétique et environnementale du bien immobilier. Il offre également une vision précise des travaux nécessaires pour améliorer l’efficacité énergétique du logement, en fonction de son état actuel.
À partir de janvier 2025, cette obligation s’étendra aux logements classés E. Ainsi, tout bien immobilier concerné par cette catégorie devra, en plus du DPE, faire l’objet d’une analyse énergétique approfondie. Ce changement fait partie d’un plan plus large visant à améliorer la performance énergétique du parc immobilier français, en réduisant notamment les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d’énergie des bâtiments.
Un audit plus complet que le DPE
L’audit énergétique va au-delà du simple diagnostic de performance énergétique (DPE), qui, bien qu’il fournisse des informations sur la consommation d’énergie d’un bien, reste assez général. L’audit énergétique, quant à lui, prend en compte une analyse détaillée de l’ensemble des systèmes énergétiques de l’habitation, des possibilités de rénovation, ainsi que des scénarios de travaux pour améliorer son efficacité énergétique. Ce document propose donc une vision plus fine et des recommandations pratiques pour les propriétaires souhaitant optimiser la performance thermique de leur bien.
De plus, ce document est désormais une pièce indispensable pour bénéficier de certaines aides à la rénovation énergétique, notamment dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov’Parcours Accompagné. Ce programme, conçu pour guider les propriétaires dans leurs démarches de rénovation énergétique, requiert un audit pour pouvoir prétendre aux subventions accordées.
L’augmentation attendue des prix
Avec l’extension de l’obligation d’audit énergétique aux logements classés E, la demande pour ces services devrait sensiblement augmenter. En conséquence, les tarifs risquent de grimper. Une récente étude menée par le magazine Que Choisir, parue le 2 décembre 2024, évoque en effet une possible hausse des coûts en raison de l’augmentation de la demande, surtout dans les départements où l’offre de professionnels certifiés est limitée.
Actuellement, le prix moyen d’un audit énergétique en France s’élève à environ 754 euros pour une maison individuelle d’une surface de 90 à 120 m². Toutefois, des écarts de prix notables existent en fonction des régions. Par exemple, dans l’Aisne, le coût moyen d’un audit est de 513 euros, tandis qu’il peut atteindre 1 219 euros dans l’Indre et jusqu’à 1 270 euros dans la Creuse.
Ces différences de prix sont dues à plusieurs facteurs, principalement la localisation géographique, la superficie du bien et la densité de professionnels certifiés dans chaque département. Dans les zones rurales ou moins urbanisées, où les experts certifiés sont moins nombreux, les prix peuvent être nettement plus élevés, car la demande excède souvent l’offre. Inversement, dans les zones où les professionnels sont plus nombreux, les tarifs restent plus abordables en raison de la concurrence accrue.
Des tarifs influencés par la demande et l’offre
La variation des prix selon les départements ne se limite pas à la seule densité de professionnels, mais est également liée à la complexité des travaux à envisager, au niveau de performance énergétique du bien et à la qualité de l’audit requis. Un audit plus poussé, impliquant des analyses techniques plus approfondies, peut, par exemple, justifier un tarif plus élevé.
En outre, avec l’extension de l’obligation d’audit aux logements classés E, la demande va augmenter de manière significative, ce qui pourrait engendrer une pression supplémentaire sur les prix. Les propriétaires de biens immobiliers dans cette catégorie devront probablement faire face à des coûts plus élevés pour se conformer à cette nouvelle réglementation.
Vers une révision des prix en 2025 ?
Si la tendance actuelle se confirme, les tarifs des audits énergétiques devraient augmenter à partir de janvier 2025, notamment dans les zones où la pénurie de professionnels est la plus marquée. Pour les propriétaires, cette hausse pourrait représenter un surcoût non négligeable, surtout en cas de rénovation nécessaire pour améliorer l’efficacité énergétique de leur bien. Il est donc recommandé de se préparer à ces évolutions tarifaires en anticipant l’audit énergétique et en recherchant plusieurs devis auprès de prestataires certifiés.
Cette montée en charge de la demande pour des audits énergétiques, combinée à l’extension de la réglementation, pose ainsi une question importante : comment garantir l’accès à ces services sans que cela devienne un frein à la rénovation énergétique ? Si les prix sont amenés à augmenter, des solutions devront être trouvées pour que la transition énergétique reste accessible au plus grand nombre.