Près de la moitié des Français (45 %) ont entrepris des travaux de rénovation énergétique au cours des trois dernières années. Ce chiffre montre que les questions liées à l’énergie et à l’habitat durable deviennent une priorité pour de nombreux ménages. Ces rénovations peuvent inclure des interventions diverses comme l’amélioration de l’isolation thermique, le remplacement des équipements de chauffage, ou encore l’installation de technologies plus respectueuses de l’environnement. De plus, 26 % des personnes interrogées envisagent de se lancer dans des travaux similaires au cours des trois prochaines années, ce qui souligne une tendance à long terme en faveur de l’efficacité énergétique dans les habitations. Cela reflète également l’influence croissante des politiques publiques incitant à la rénovation énergétique à travers des aides financières comme MaPrimeRénov’ ou d’autres dispositifs.
L’étude, réalisée par l’Observatoire Cetelem (groupe BNP Paribas), s’appuie sur un large échantillon de près de 14 000 personnes dans 8 pays européens, dont environ 3 000 en France. Cette dimension européenne permet de mieux comprendre les comportements des citoyens face aux enjeux de la rénovation énergétique, tout en situant les Français dans une dynamique plus large. Cela montre que l’efficacité énergétique est une préoccupation partagée par de nombreux pays européens, bien que les motivations et les niveaux d’engagement varient selon les régions.
Les motivations principales des Français pour entreprendre des travaux sont la réalisation d’économies (38 %), l’amélioration du confort de leur logement (31 %) et la conviction écologique (16 %). Ces motivations reflètent à la fois des préoccupations économiques immédiates et des considérations à plus long terme. D’un côté, les ménages cherchent à réduire leurs factures énergétiques, en particulier dans un contexte de hausse des prix de l’énergie. De l’autre, ils souhaitent améliorer la qualité de vie dans leur habitation en investissant dans des équipements plus performants, ce qui peut aussi valoriser leur bien immobilier. Enfin, une part non négligeable des Français est motivée par des considérations écologiques, témoignant de la prise de conscience croissante des enjeux climatiques.
Le type de travaux les plus fréquemment réalisés sont le remplacement des fenêtres, qui arrive en tête avec 41 % des projets. Le remplacement des fenêtres est souvent l’une des premières étapes pour améliorer l’isolation thermique d’un logement, permettant ainsi de réduire significativement les pertes de chaleur. Viennent ensuite les travaux d’isolation, réalisés par 33 % des ménages. L’isolation des murs, des combles et des toitures est un autre levier majeur pour diminuer la consommation énergétique. L’installation de panneaux photovoltaïques (23 %) et de pompes à chaleur (22 %) témoigne de l’intérêt croissant pour les sources d’énergie renouvelable, les Français cherchant à s’affranchir des énergies fossiles et à produire leur propre énergie. Enfin, le remplacement des chaudières, effectué par 20 % des personnes, s’inscrit dans la même logique de modernisation des systèmes de chauffage, souvent en optant pour des modèles plus efficaces et moins polluants.
Cependant, malgré cet engouement pour la rénovation énergétique, l’étude révèle que les travaux restent souvent limités en termes de budget. En effet, 56 % des propriétaires qui se lancent dans ces projets investissent moins de 10 000 euros. Ce montant, bien qu’important, peut être insuffisant pour engager des rénovations de grande ampleur. Ces chiffres montrent que si la volonté de rénover est présente, les moyens financiers constituent encore un frein pour une part importante des ménages. Cela s’explique en partie par le coût élevé de certaines installations, comme les panneaux solaires ou les pompes à chaleur, qui, bien que rentables à long terme, représentent un investissement initial conséquent.
En outre, seul un petit pourcentage (16 %) des propriétaires estime que les travaux qu’ils ont réalisés permettront de réduire leur consommation d’énergie de plus de 25 %. Ce constat peut être lié à la difficulté d’estimer précisément l’impact des rénovations ou à une certaine prudence quant aux économies réalisables. Il montre également que beaucoup de travaux sont réalisés de manière progressive, étape par étape, sans forcément aboutir à une transformation radicale de l’habitat.
Lors d’un déjeuner de presse organisé à Paris le 17 septembre 2024, Charlotte Dennery, directrice générale de BNP Paribas Personal Finance, a exprimé ses préoccupations face à la diminution du marché de la rénovation énergétique. Elle a souligné que la période entre le premier semestre 2023 et le premier semestre 2024 a connu une baisse notable des rénovations. Cette chute s’explique en partie par les incertitudes liées aux évolutions des politiques réglementaires. En effet, des changements fréquents ou peu clairs dans les réglementations peuvent amener les propriétaires à reporter leurs projets dans l’attente de conditions plus favorables. Ce phénomène d’attentisme est une réaction naturelle des ménages face à des règles parfois perçues comme instables, ce qui freine l’élan vers la rénovation énergétique à grande échelle.