En 2024, le programme MaPrimeRénov’, géré par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), a permis la rénovation énergétique de 340 801 logements, un chiffre en forte baisse de 40 % par rapport à 2023 où 569 243 rénovations avaient été réalisées. Cette baisse est imputable à plusieurs facteurs, notamment la réforme introduite au 1er janvier 2025, qui a créé une certaine confusion parmi les propriétaires, ainsi qu’un recul des rénovations dites « monogestes », comme l’installation de nouveaux systèmes de chauffage ou l’isolation de parties spécifiques d’un bâtiment. Malgré cette diminution, le programme a connu des avancées significatives dans les rénovations d’ampleur.
Une réorientation vers les rénovations d’ampleur
Bien que le nombre global de rénovations ait chuté, les rénovations d’ampleur, qui impliquent des travaux plus ambitieux et complets, ont connu une hausse notable de 27 % sur un an. Au total, 91 374 rénovations d’ampleur ont été financées, tandis que les rénovations par geste se sont élevées à 249 427.
Les rénovations d’ampleur s’inscrivent dans une logique de transformation globale des logements, avec un gain énergétique moyen de 65 %, une performance qui se traduit souvent par un bond de trois étiquettes ou plus dans le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ces rénovations sont soutenues par le parcours accompagné MaPrimeRénov’ et l’aide destinée aux copropriétés. En moyenne, une rénovation ambitieuse coûte 55 065 euros, dont 36 271 euros sont couverts par des aides publiques, rendant ces travaux accessibles à un plus grand nombre de propriétaires.
Cependant, ces efforts ne suffisent pas à atteindre l’objectif gouvernemental de 140 000 rénovations d’ampleur fixé pour 2024. Cela met en lumière les défis persistants pour mobiliser les ménages autour des projets de rénovation ambitieux, malgré les incitations financières et l’accompagnement technique.
Les freins au succès de MaPrimeRénov’ en 2024
La réforme de janvier 2024 a créé un environnement incertain pour de nombreux propriétaires. Si les conditions d’accès à MaPrimeRénov’ ont été assouplies en mai 2024, cette mesure semble avoir eu un effet limité sur les rénovations monogestes. Ces travaux plus ciblés et souvent moins coûteux ont traditionnellement constitué une part importante des rénovations financées par le programme. La baisse de leur nombre reflète une certaine hésitation des ménages à entreprendre des projets de petite envergure, peut-être en raison de la complexité administrative ou des incertitudes entourant les critères d’éligibilité.
Un financement conséquent mais insuffisant
En 2024, l’Anah a versé 3,29 milliards d’euros pour financer les travaux de rénovation énergétique. Si ce montant témoigne d’un investissement public significatif, il souligne également les limites des ressources disponibles face aux ambitions affichées. Les rénovations d’ampleur, bien que prioritaires, nécessitent des financements importants et une mobilisation accrue des acteurs du secteur de la rénovation.
Des incertitudes persistantes sur le budget 2025
Alors que 2024 s’achève sur un bilan en demi-teinte, l’année 2025 s’annonce incertaine pour MaPrimeRénov’. Le conseil d’administration de l’Anah prévoit de financer 100 000 rénovations d’ampleur et 250 000 rénovations par geste. Cependant, ce plan est compromis par le blocage des négociations budgétaires au Parlement.
Le Gouvernement avait initialement proposé un budget de 2,3 milliards d’euros pour MaPrimeRénov’ en 2025, avant d’annoncer une réduction de 500 millions d’euros, une mesure rejetée par le Sénat le 21 janvier 2025. À ce jour, les subventions déposées depuis le 1er janvier 2025 sont en attente de traitement, car les fonds nécessaires au versement des aides ne sont pas encore garantis. La décision finale sur le Projet de loi de finances (PLF) pour 2025 doit être prise lors de la commission mixte paritaire du 30 janvier 2025, une échéance cruciale pour l’avenir du programme.
Les enjeux de l’avenir : réformes et objectifs climatiques
Le programme MaPrimeRénov’ joue un rôle clé dans la transition énergétique de la France. Toutefois, pour qu’il soit pleinement efficace, plusieurs défis doivent être relevés :
-Simplifier l’accès au dispositif : la complexité des démarches administratives décourage encore de nombreux propriétaires.
-Accroître les financements publics : les rénovations d’ampleur nécessitent des budgets conséquents, sans lesquels les objectifs climatiques risquent de ne pas être atteints.
-Sensibiliser davantage les ménages : la prise de conscience de l’importance des rénovations énergétiques, tant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre que pour améliorer le confort des logements, doit être renforcée.
Alors que les rénovations énergétiques constituent un pilier des engagements climatiques de la France, la pérennité et l’efficacité de MaPrimeRénov’ dépendent des choix budgétaires et stratégiques à venir. Les décisions prises dans les semaines à venir seront déterminantes pour maintenir la dynamique de rénovation et accélérer la lutte contre les passoires thermiques.
Le bilan 2024 de MaPrimeRénov’ révèle des évolutions contrastées : une baisse marquée du nombre total de rénovations, mais une progression significative des rénovations d’ampleur. Ce programme reste un levier essentiel de la transition énergétique en France, mais son avenir est menacé par les incertitudes budgétaires. Pour atteindre les objectifs climatiques, il sera crucial de stabiliser son financement, de simplifier l’accès aux aides et de renforcer la sensibilisation des propriétaires. Les décisions budgétaires imminentes pour 2025 seront déterminantes pour la pérennité et l’efficacité de ce dispositif. En tant qu’entreprise de rénovation énergétique, nous sommes engagés à fournir des solutions d’isolation de haute qualité qui soutiennent ces objectifs et contribuent à un avenir plus durable pour tous. Pour plus d’informations et bénéficier d’un diagnostic à domicile gratuit, n’hésitez pas à nous contacter au 01 60 77 22 22.